Date & Lieu
Quand: 13 mai 2025, 16:15-18:00 Uhr.
Où: Fabrikstrasse 6, salle 102.
Zoom:
Un apéritif sera ensuite organisé.
Dans cette présentation, j'analyse Il Memoriale della Shoah, le mémorial des victimes de la Shoah à Milan, qui a été inauguré en 2013 et a été transformé en un abri de nuit pour les migrants démunis en 2015. Pour comprendre la rhétorique et la politique du Mémorial, j'associe les notions de pratiques affectives (Wetherell 2012), de découpages du temps (lit. slices of time) (Foucault 1986) et de mémoire multidirectionnelle (Rothberg 2009). Cette approche analytique me permet d'examiner la forme non linéaire du souvenir, les relations dialectiques entre la spatialisation du temps et la temporalisation de l'espace, les façons dont les émotions sont mises en œuvre sémiotiquement dans le contexte, et les questions éthiques que ces sentiments soulèvent. Grâce à une analyse multimodale et affective détaillée des possibilités de l'environnement bâti et de son paysage sonore, de la conservation du Mémorial, de la contextualisation de trois visites guidées (deux en ligne et une in situ) et des commentaires politisés sur la décision du Mémorial d'abriter des réfugiés, cette présentation illustre le caractère multicouche de la relation entre l'espace et le temps - une relation dans laquelle le passé, le présent et l'avenir se chevauchent en partie et mobilisent l'action politique.
Bio
Tommaso M. Milani est professeur Edwin Erle Sparks de linguistique appliquée et d'études juives à la Penn State University ; il est également rattaché au programme d'études africaines et au département d'études sur les femmes, le genre et la sexualité. Avant de rejoindre Penn State, il a travaillé à l'université du Witwatersrand à Johannesburg, en Afrique du Sud, et à l'université de Göteborg, en Suède. Il travaille actuellement à un projet sur la politique de la mémoire collective, en se concentrant notamment sur la commémoration des victimes de la Shoah en Italie et en Suède. Il collabore en outre avec la yiddishiste suédoise Sarah Schulman (Dos Nisele Förlag, Stockholm) à un projet sur le yiddish en Suède.